Monsieur Amadou Damaro Camaro,
Président de l’Assemblée nationale de Guinée
J’ai lu dans Kalenews.org (*) que vous avez reçu aujourd’hui M. Mamadou Sylla, chef de file de l’Opposition. Dans cet article, il est rapporté que la Vice-présidente, Mme Djalikatou Diallo a dit que “cette rencontre, qui ne sera pas la dernière j’en suis sûre, a été mise à profit pour peaufiner des plans de stratégies pour le futur, pour le bien de la Nation Guinéenne et surtout au niveau de la classe politique pour qu’il y ait un conseil de dialogue national qui sera mis en place pour que tous les acteurs s’impliquent pour une paix durable en République de Guinée”.
Kalenews.org ajoute que l’Honorable Djalikatou Diallo, a dit que vous avez “prévu de parler sur le fait de revoir la charte des partis politiques”. Que vous, en votre qualité de Président de l’Assemblée nationale, avez “annoncé que dans les prochains jours la loi sur la charte des partis politiques sera amendée par la représentation nationale et cela se fera pratiquement au niveau de la commission des lois et cela suivra tout le processus”.
La vice-présidente a également souligné que vous allez “en débattre en long et en large pour que cette loi soit votée, promulguée par le chef de L’Etat et qu’elle soit mise en œuvre en République de Guinée, dans le seul but vraiment de trouver un terrain d’entente, une démocratie apaisée en République de Guinée pour qu’on se tourne vers le développement socio-économique tant escompté par nos populations”.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Si tel sera le cas, normalement tout démocrate devrait vous applaudir. Pour ma part, étant un démocrate et j’avoue de l’Ufdg, après avoir été de l’UPR de feu Siradiou Diallo et jamais du RPG, votre parti, je vous félicite car, votre démarche, si elle est bien menée va mettre notre Guinée sur la voie du développement économique, social au profit de tous les Guinéens et partout en Guinée et ce, dans la paix et l’unité.
Permettez-moi, à cet effet, de vous faire les suggestions suivantes :
1. Comme vous parlez d’un Conseil de dialogue national, assurez-vous que cette structure soit composée d’au maximum 25 personnes, Juristes et analystes politiques (Journalistes, acteurs de la société civile). Moi, je partage l’idée de Monsieur Baldé de Guinafnews.info, qui dit que l’on peut classer le monde sociopolitique guinéen en cinq groupes.
Le premier est celui de la Mouvance présidentielle (Rpg AEC d’une part et les partis qui reconnaissent la victoire du Professeur Alpha Condé de l’autre). Le second est celui du couple Ufdg et Anad. Le troisième, celui du Fndc (Partis politiques, comme l’Ufr, le Pden, etc. et organisations société civile). Le quatrième, celui qui se dit de l’Opposition sans être ni avec le couple Ufdg-Anad ni avec le Fndc. Le cinquième est celui de ceux qui ne se reconnaissent dans aucun de ces groupes, il se pourrait que le Cnosc et d’autres soient dans ce groupe.
Sans aucun doute, la Mouvance présidentielle, le couple Ufdg-Anad et le Fndc mobilisent la quasi-totalité des populations guinéennes. Et les deux autres groupes sont proches de l’un des des trois premiers groupes. De ce fait, pour la composition des membres du Conseil, que chacun des 3 ) groupes (Mouvance présidentielle, couple Ufdg-Anad et le Fndc) désigne huit (8) représentants et que le 25 sera désigné par les groupes 4 et 5. Mais les personnes membres de ce Conseil ne devraient pas être dans ce conseil pour défendre des positions partisanes.
2. Une des réformes devrait consister à trouver les moyens de désignation incontestable du Chef de file de l’Opposition. De mon point de vue, celui-ci devrait être le candidat arrivé 2ème lors de l’élection présidentielle. Ce, parce que si l’on compare, toutes proportions gardées, le nombre de voix obtenues par Cellou Dalein Diallo lors de la Présidentielle du 18 octobre (1 373 320 sur 4 267 594, soit 33,50 %) à celui de Mamadou Sylla aux législatives du 22 mars (151 576 sur 5 179 600, soit 5,26). Tout le monde convient que si l’Ufdg n’avait pas été empêchée de prendre aux législatives, elle aurait eu au moins 33 pour cent des voix.
Actuellement, la situation dans les rangs de l’Opposition à l’Assemblée nationale est telle qu’il faudrait créer deux groupes parlementaires car, deux groupes sont identifiés. Le Rassemblement des Républicains avec ses 19 membres et l’Alliance des Patriotes de Mamadou Sylla qui en a 14. C’est ce dernier qui est toutefois désigné Chef de file de l’Opposition et son groupe s’accapare de la totalité du budget réservé à ce poste.
Il faudrait que le budget du Chef de file soit réparti équitablement aux nombre de députés siégeant à l’Opposition. Ils sont actuellement 33 et il faudrait que, soit il y ait 33 postes dans le Cabinet du chef de file de l’Opposition, soit que chaque groupe ait son bureau et qu’il reçoive un montant proportionnel au nombre de votes obtenus lors des élections.
3. Dans un premier temps, je soutiens la recomposition de l’Assemblée nationale, en ajoutant aux 114 députés actuels, les 37 de l’Ufdg, les 10 de l’Ufr, les 3 du Pedn que chaque formation doit partager avec ses alliés (Anad pour l’Ufd et Fndc pour le Pedn et l’Ufr). Ensuite donner un poste député à chacun des 10 autres candidats à la dernière élection présidentielle. Exactement comme l’a proposé de I. S. Baldé dans une Opinion publiée par Guinafnews.info (2).
Cette assemblée aura une durée de vie d’un an et une nouvelle élection sera organisée en janvier 2022 pour élire des députés, des Conseils régionaux, communaux, districts et de quartiers. Tous les politiciens seront casés et chacun va être suffisamment occupé au lieu de rester à faire des combines à Conakry.
En attendant la suite de ce projet de réformes, je vous dis bravo ainsi qu’à tous vos collègues réformateurs. Et espérons pour vous aurez les moyens de concrétiser vos initiatives rapidement.
Par Mamadou Saliou Fadi Diallo