Dans une déclaration rendue publique dans la soirée du lundi 9 septembre, la Coordination nationale des enseignants contractuels de Guinée et le Collectif des professionnels de l’éducation, ont exprimé leur mécontentement suite à une manifestation tenue à la devanture de la présidence de la République par un groupe d’enseignants contractuels. Des enseignants non admis au concours d’intégration à la fonction publique locale. Ces deux structures accusent Aboubacar Soumah d’avoir orchestré le mouvement.
Au lendemain de cette déclaration, l’un de nos reporters a joint au téléphone Moussa Doré, président du Collectif des professionnels de l’éducation pour d’amples explications.
‘’Nous l’avons dit et nous l’assumons. M. Soumah a fait une plateforme revendicative, dans laquelle, il a mentionné la situation des contractuels qu’on a pris. Et il a dit que si l’État ne faisait rien pour que ces gens soient engagés à la fonction publique, il perturberait la quiétude sociale au sein de l’école guinéenne. Hier, c’est ce qu’il a mis en exécution en faisant sortir des enseignants contractuels de 2018 qui avaient refusé en 2022 d’aller à l’intérieur du pays, pour servir dans une classe, pour aller manifester devant la présidence, non seulement en communiquant pour dire qu’ils sont venus de N’zérékoré, de Yomou, de Beyla, de Macenta et autres, et qu’ils sont venus de l’intérieur du pays pour manifester, parce que le concours qui a été organisé n’a pas été un concours qui respecte les normes. C’est ce qui nous a irrités. C’est pourquoi, nous avons dit que ce comportement de M. Soumah n’est pas un comportement qui nous est étrange. Mais que cette fois-ci, on ne se laissera pas faire, parce que, de par le passé, il s’est évertué à de telles choses’’, a-t-il accusé, rappelant que le secrétaire général du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée avait été retiré du processus qui a abouti à la signature du protocole d’accord additionnel.
‘’Puisqu’il avait été retiré du processus qui a abouti à la signature du protocole d’accord additionnel, il passe par tous les moyens, pour saper la vision des autorités, en tentant d’annuler ce qui a été fait. Mais pour nous, c’est peine perdue, parce que le dossier est allé trop loin’’, a-t-il déploré.
Suite à l’impatience de certains enseignants contractuels sur l’opérationnalisation de l’accord scellé avec les autorités, Moussa Doré exhorte ses pairs à la retenue et à la patience.
‘’Nous disons aux collègues qui ont été retenus, que les arrêtés d’engagement sont déjà terminés et nous attendons l’arrivée du ministre pour que ce soit signé. Ensuite, nous leur disons que ce retard est d’ordre technique, parce que pour qu’on travaille sur la liste. Il faut travailler non seulement sur le corps, mais aussi sur l’hiérarchie, sur l’échelon et sur le grade. Tout ce travail pour définir tous ces aspects liés au salaire a un peu retardé le dossier. Mais les jours à venir, l’arrêté sera disponible et nous allons accompagner les arrêtés par la RIB bancaire, déposer cela au ministère de l’économie et des finances, au service solde pour que les gens soient payés au moment venu’’, a-t-il exhorté, non sans aussi interpeller les enseignants contractuels non admis au concours de recrutement à la fonction publique.
‘’Nos collègues qui ne sont pas admis, qui sont à l’intérieur du pays, qui ont travaillé pendant deux années et qui, à travers le test qu’a organisé le MEPUA, ne sont pas admis, nous leur disons de maintenir le cap, de rester tranquille, parce que nous avons commencé des plaidoyers auprès des autorités, pour que ces gens soient pris en compte. Ce n’est pas par la grève qu’on peut réussir, ce n’est pas par la violence qu’on peut réussir, ce n’est pas par la manifestation qu’on peut réussir, mais c’est par le dialogue’’, a-il invité.
Gnama KABA, pour Lerevelateur224.com.