Le barrage hydroélectrique de Kaléta est réalisé en BOT. Malgré cela, l’Etat guinéen a participé à hauteur de 25% se chiffrant à 111.550.000 dollars US. Il faut souligner de passage qu’en plus de sa participation à hauteur de 25%, la Guinée a financé, sur fond propre, d’autres aspects du projet, notamment la réalisation des services sociaux de base, à savoir :
▪︎la construction de la route bitumée de 70 kilomètres allant de la route nationale Dubréka-Boké au site de Kaléta, via les sous-préfectures de Tondon et de Baadi. Sans oublier la construction des postes pour alimenter les localités traversées.
▪︎la construction du pont de Baadi d’une longueur de plus de 100 mètres linéaires ;
▪︎la construction de trois postes électriques ;
▪︎la construction d’une ligne de transport de 225 KV, longue de 114 kilomètres environ ;
▪︎la construction et la modernisation de la ligne de transport de 110 KV, de Manéah-Matoto-Hamdallaye-Tombo ;
▪︎l’indemnisation des populations impactées par la construction de cette ligne de 225 KV de Kassia-Manéah et de cette autre de 110 KV de Manéah-Tombo ;
▪︎la construction de quatre villages pour les populations déplacées, avec beaucoup de commodités dont la construction des marchés, des écoles.
Si le barrage Kaléta avait été réalisé dans le cadre de l’OMVG comme cela était prévu, le barrage ne reviendrait à la Guinée que 90 ans après sa mise en service et n’aurait bénéficié que de 30% de la production.
En clair, le mode de financement en BOT n’est pas propre qu’au barrage de Kaléta ou à la Guinée. À titre illustratif, tous les grands ouvrages qui se réalisent en Côte d’Ivoire (Ponts et lignes de métro) sont en BOT; même réalité au Sénégal et dans d’autres pays africains. D’ailleurs, qui finance aujourd’hui la construction de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré ? C’est l’Etat guinéen ?
Plutôt que de critiquer ou de faire comme si ce mode de financement n’est propre qu’à Kaléta, un mécanisme sérieux de recouvrement des recettes de l’EDG doit être mis en place pour l’entretien et le bon fonctionnement du barrage.
Sayon MARA, Juriste.