Après la publication de l’avant-projet de la nouvelle constitution par le CNT (Conseil national de la transition), c’est la controverse totale, notamment en ce qui concerne certaines dispositions proposées dans le texte. La candidature indépendante, l’âge limite des candidats, le sénat, sont entre autres les sujets qui reviennent souvent dans les discussions.
À l’occasion de son assemblée générale hebdomadaire ce samedi 31 août 2024, le RPG Arc-en-ciel s’est exprimé sur ces questions. L’ancien parti au pouvoir pense que cet avant-projet ne devrait pas prospérer.
‘’La candidature indépendante, elle peut être bonne au niveau des élections locales (les quartiers, les communes, les régions), mais au niveau présidentiel, pour le moment, pour nous guinéens et africains, c’est dangereux’’, a déclaré Marc Yombouno, membre du bureau politique national du parti.
De même, l’ancien ministre du commerce sous le défunt régime d’Alpha Condé, soutient qu’un président de la République devrait être issu d’une formation politique.
‘’Quelqu’un qui n’est pas issu d’une structure, préparé pour avoir le pouvoir, nos statuts ne disent pas ça, notre règlement intérieur ne dit pas ça. Parce qu’il a de l’argent, parce qu’il a tout, il se présente, il distribue des milliards jusque dans des villages, est-ce qu’il ne va pas gagner ? C’est un danger ! Il va gagner. Et quand il gagne, il va suivre les ordres de qui? Il va écouter son argent. Donc, pour moi, cette candidature ne doit pas prospérer. Elle ne doit pas prospérer au niveau ni des députés, ni de la présidentielle’’, assure-t-il.
Concernant la proposition liée au sénat en Guinée, il approuve l’idée, mais doute de son applicabilité.
‘’Le Sénat est une bonne chose. L’idée est bonne, mais c’est pas claire comme ils le proposent. Parce qu’ils disent 1/3 de ceux qui seront au Sénat seront nommés par le président. Ce qui veut dire qu’ils auront des prérogatives plus larges que l’assemblée. Ça aussi, il faut revoir’’, a estimé M. Yombouno.
Dans le document de l’avant-projet de la nouvelle constitution, il est écrit que pour être éligible à la présidence de la République, il faut être âgé de 35 ans minimum, et 80 ans au maximum. Une proposition que trouve absurde Marc Youmbouno.
‘’L’âge de 35 à 80 ans, c’est la politique. Mais jusqu’à présent, les gens n’arrivent pas à comprendre que la politique c’est comme autre chose. Vous pouvez dire à un commerçant, quand il est physiquement bien portant, mais qu’il a atteint 80 ans, de ne pas faire le commerce? À un avocat de ne pas défendre un autre? La politique c’est dans le veine. Une fois que quelqu’un commence la politique, c’est jusqu’à ce que lui-même il dit je suis fatigué. Les pays sur lesquels nous nous référons n’ont pas cette borne là. Les Etats-Unis ou la France n’en ont pas’’, enseigne Marc Yombouno.
Mohamed FOFANA, pour Lerevelateur224.com.