Le capitaine Ibrahim Traoré est un faux brave. Devant les caméras du monde et à l’occasion de ses meetings stupides, il laisse paraître, spécieusement, son courage, voire sa témérité, mais dès lors qu’il se sent menacé et acculé ou traqué et ciblé, il disparaît, comme par enchantement, et se cherche, tant bien que mal, un refuge considéré comme inviolable.
On se rappelle comme si c’était hier qu’avant de savoir de quoi retourne la situation quand un obus est tombé dans la cour de la radio télévision Burkinabé, il s’était longtemps terré et avait fait le mort. Le fugitif et faux doctrinaire n’a pu refaire surface qu’après le débarquement, en force, de troupes envoyées par son mentor Assimi Goita et de mercenaires russes utilisés comme des béquilles pour le sauver. C’est en ce moment que ses doutes se sont dissipés, qu’il a pu surmonter sa peur bleue dans une séance intime de tous les exorcismes.
Il remet ça! Le retrait programmé et irréversible de la brigade bear, composée de mercenaires russes qui tiennent son régime à tour de bras et lui apporte une assurance vie, met le paria dans tous ses états et hors de lui. Il ne tient plus sur place, perd ses moyens, se sentant, subitement, seul au monde et vulnérable. Le renégat, vit dans la psychose permanente de perdre un pouvoir, mal acquis et extrêmement poreux. Ainsi,s’est-il mis à genoux, a-t-il fait toutes sortes de contorsions , pour supplier le Protecteur et providentiel russe de ne pas l’abandonner et partant sceller son sort. Il n’a pas d’amis sincères et dévoués, de partenaires loyaux et fiables ni ne peut compter sur le soutien d’une Armée révoltée, d’un peuple dégoûté par ses frasques et dérives sanglantes.
Le cri de détresse pathétique d’un homme qui affiche une fausse fierté, est aujourd’hui frappé d’indignité nationale et d’ostracisme planétaire, semble avoir été entendu, d’une oreille magnanime, à tout le moins, en partie. Sur les 300 hommes mercenaires russes qui ont été déployés, pour l’instant, 100 sont partis, les 200 autres, demeurent encore à la solde du pyromane de ouaga. Des garanties qui ne semblent pas suffir à apaiser les inquiétudes du capitaine Ibrahim Traoré qui a chamboulé son agenda et se montre sur le qui-vive pour s’adapter à une situation volatile dans le pays, périlleuse pour lui. Il n’a pas tenu le conseil des ministres tradionnel hebdomadaire pour ne pas avoir à s’exposer à un risque quelconque.
Il a annulé aussi, à la dernière minute, sa participation prévue au sommet chine-Afrique où il aurait sans doute aimé comme il l’avait fait en Russie aussi defiante à l’encontre de l’occident que l’empire du milieu, s’exhiber comme un animal de cirque pour lancer ses fatwas, et ressasser ses logorrhées révolutionnaires par lesquelles il espère exister et compter, n’ayant d’aptitude à rien, en lui reconnaissant tout de même une prédisposition aux crimes. Sait-on, jamais!
Enfin, l’on apprend que le che abatardi du sahel, Sankara piraté, a recommencé ses fugues et se remet à errer sans domicile fixe, à travers le pays, de crainte d’être débusqué. Un Putschiste déserteur de guerre, nomade du désert, prêt à tout pour survivre et continuer à diriger son pays, voilà ce qu’est IB dans ses tourments. Le voilà qui se cache de nouveau et tourne en rond comme un lion en cage, poursuivi par l’ombre de ses nombreuses victimes et hanté par le spectre d’une fin de règne imminente, d’une chute brutale et fatale.
Assiégé, le capitaine, aux abois, a encore appelé à la rescousse son dernier rempart, Assimi Goita qui a dépêché , hier vendredi 30 août, en urgence à Ouagadougou son ministre de la defense, Sadio Camara, afin de s’imprégner de la situation jugée critique de son voisin encombrant, et allié de paille, le fantoche capitaine.
Quoi qu’il en soit, Il n’y a personne au monde qui puisse sauver le soldat Ib, qui, tout seul, a choisi la mort comme voyage, le suicide comme destination.
Samir Moussa