À Kankan, si certaines parmi elles se livrent à la débauche, nombreuses sont des jeunes filles qui, après avoir quitté le chemin de l’école par contrainte ou par plaisir, se tournent vers les centres d’apprentissage du métier de couture, afin de pouvoir se prendre en charge dans le futur.
C’est le cas par exemple de la jeune Idiatou Barry, que nous avons rencontré au centre de formation de maître Mory Koïta, connu sous le pseudonyme de M’Benkè Couture, l’un des plus convoités de la ville. Après avoir échoué 3 fois à l’examen d’entrée en 7ème année, s’est orientée vers ce métier, afin de pouvoir se prendre en charge.
‘’J’ai échoué trois fois à l’examen d’examen d’entrée en 7ème. Dieu ne m’a pas donné la chance de continuer les études. Je suis originaire de Mamou, actuellement, je suis à Kankan pour apprendre la couture. Ce qui m’a motivée à venir faire la couture, c’est l’amour que j’ai pour ce métier et je ne veux pas non plus échouer dans la vie, bien que je sois déscolarisée. Je veux surtout pouvoir aussi aider ma famille à sortir de la pauvreté’’, a-t-elle fait savoir au micro de notre correspondant régional.
Quant à M’ballou Haba, diplômée, et également l’une des nombreuses passionnées de ce centre de formation en couture, explique son choix.
‘’Moi j’ai terminé ma licence. Mais n’ayant pas les moyens pour continuer mes études et pour éviter d’être à la merci du chômage, j’ai donc décidé de me lancer dans la couture. Je suis venue de N’zérékoré pour apprendre la couture à Kankan. Mon objectif principal, c’est de réussir dans ma vie. Au delà, je veux aussi faire la fierté de mes parents. Et enfin, ce qui me motive davantage, c’est que je ne veux surtout pas être dépendante de mon mari si un jour je me marie’’, s’est-elle confiée.
À commencer par la prise des mesures, ensuite par les coupures de tissus, en passant par les pédales derrière la machine pour les apprenantes, ce processus n’a été qu’une question de temps pour Bintou Sylla, une autre stagiaire qui se réjouit du processus de son évolution dans ce centre.
‘’Quand j’arrivais ici, je n’étais qu’une novice. Mais aujourd’hui, je peux prendre des mesures, couper et coudre avec moins de problèmes. Je suis moi-même très surprise de mon évolution. Aujourd’hui, je peux faire beaucoup de choses sans l’aide d’une personne’’, s’est-elle réjouie, avant de saisir l’occasion pour faire comprendre aux autres jeunes filles, que seul le métier peut rendre autonome.
‘’En apprenant un métier, cela nous permet de ne pas faire du n’importe quoi pour avoir de l’argent, et un jour, tu pourras même aider ton mari pour les petits besoins des enfants. Il y a beaucoup de métiers aujourd’hui qu’elles peuvent pratiquer, même si ce n’est pas la couture. J’invite toutes nos camarades jeunes filles, à se dire que notre premier mari ou copain, c’est notre travail’’, a-t-elle lancé.
Depuis Kankan, Fassou CAMARA, pour Lerevelateur224.com.
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