Depuis le 05 septembre 2021, la Guinée est plongée dans une transition qui peine à être finalisée. Elle qui était vivement saluée et appréciée par tout le monde, est aujourd’hui décriée, à cause disent certains, du non-respect des engagements de départ pris par les autorités de la transition.
L’autre fait dénoncé, c’est bien le déroulement de cette transition qui n’est inclusive pour d’autres. En tout cas, c’est ce que dit l’ancien président de la délégation spéciale de Kindia, lors d’une interview qu’il a accordée à notre correspondant régional à son domicile, au quartier Wondy, dans la commune urbaine.
Pour Abdoulaye Bah, la façon dont évolue la transition aujourd’hui est inquiétante et ne rassure personne, parce que selon lui, à vue d’œil, ‘’les autorités de la transition évoluent à vase clos alors que pour sa réussite, dit-il, il faut l’apport de tout le monde.
‘’La racine du mal de la transition est de marcher en solo, c’est des actes et décisions unilatéraux. Ce qui crée des problèmes. Si on exclut des médias, des acteurs sociopolitiques ; donc, c’est ce qui explique la cause de la non réussite de la transition. L’administration ne fonctionne pas, ils le savent, ils ont gommé tous ceux qui avaient de l’expérience, ils ont envoyé des bleus, les inexpérimentés et l’administration, c’est le bras technique de la politique. Si vous n’avez de fonctionnaires formés et expérimentés, la politique a du mal à se concrétiser. Sincèrement, ça ne marche pas, le pays est bloqué. C’est nous qui devons prendre conscience de nos tares pour pouvoir s’entendre, s’accepter la main dans la main, pour pouvoir mettre fin à cette situation’’, a-t-il interpellé.
Selon le conseiller politique du président de l’UFDG, la Guinée peut organiser des élections dans 6 mois si les autorités qui nous gouvernent ont la volonté.
‘’Pourquoi pas si la volonté politique est là. S’ils veulent réellement faire ce qu’ils ont promis, mais rien n’est impossible. Le Sénégal nous a donné un exemple en moins d’une semaine, ils ont fait l’élection présidentielle. C’est possible, je vous fais une confidence, le Nigeria fait quatre élections en une journée: élections municipales; régionales; parlementaires et présidentielles en une journée pour 100 millions d’électeurs. C’est une question de volonté sincère.
Deuxième exemple, je reprends par comparaison pour montrer qu’ailleurs que ça c’est très facile. L’Indonésie fait une élection à quatre niveaux en une journée aussi pour 205 millions d’électeurs, 7 millions d’agents électeurs, policier, gendarmes et fonctionnaires.
Troisième, l’Inde vient de faire ici une élection pendant six semaines pour 1 milliard de votants. Vous imaginez ça plus de 100 millions d’agents électeurs. Vraiment, la Guinée est un trou, on nous prend pour un puits. Je donne ces exemples là pour montrer aux guinéens et à ceux qui nous gouvernent que nous, nous sommes là, nous savons ce qui se passe dans le monde et ailleurs ; et puis en Guinée, on n’est même pas 5 millions d’électeurs. Là-bas, 100 millions, 205 millions, en Inde 1 milliard pendant 6 semaines, ils votent et on ne vole personne. Celui qui est élu, c’est celui-là qui gouverne, mais pourquoi pas chez nous? Pourquoi nous on se trompe, on se ment. Amara Sylla gagne et on vole pour Abdoulaye Bah, quel honte ! Voilà le problème. Donc, en six mois, ce n’est pas de la mer à boire, on peut organiser les élections si la volonté politique est là’’, a-t-il asséné.
Depuis Kindia, Amara dji SYLLA, pour Lerevelateur224.com.