Visiblement, l’État guinéen multiplie les actions sur le terrain dans le cadre du déroulement du chronogramme devant aboutir à l’intégration des enseignants contractuels à la fonction publique. À Kissidougou, les autorités administratives ont procédé ce jeudi 16 mai 2024 au lancement officiel de l’opération d’enrôlement biométrique de ces enseignants au bloc administratif de la préfecture.
Ces opérations d’enrôlement interviennent seulement quelques jours après le démarrage des évaluations en pratique de classe. Devant plusieurs dizaines d’enseignants contractuels mobilisés à cet effet, le préfet de Kissidougou, colonel Charles Kolipé Lamah a réitéré la détermination du CNRD à faire du secteur de l’éducation la priorité des priorités. L’homme en treillis a salué les sacrifices consentis par ces enseignants, avant de s’engager à veiller personnellement au bon déroulement de ces opérations à Kissidougou.
Pour Tamba Momory Kamano, le chef de la division des ressources humaines de la préfecture de Kissidougou, cette opération d’enrôlement biométrique constitue une étape cruciale vers la prise en charge des enseignants contractuels de l’État.
‘’Tout d’abord, avant l’arrivée de la mission, j’ai abattu un travail en amont pour informer et largement sensibiliser les concernés par rapport au calendrier et les documents exigés. C’est pourquoi, vous remarquez la grande mobilisation des enseignants. Initialement, tout était prévu pour le 18 de ce mois, mais comme la mission est venue très tôt, nous avons décidé d’entamer directement. Alors, les missionnaires viennent du ministère du travail et de la fonction publique et du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation. Ils ont constitué trois équipes pour accélérer les opérations. Au niveau de ma zone, ils sont 438 enseignants contractuels concernés par cet enrôlement, c’est-à-dire, ceux qui ont préalablement reçu des récépissés. Je remercie le CNRD et le gouvernement qui sont en train de multiplier les efforts pour un dénouement heureux du processus.
Comme toujours, le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya est dans la logique de redonner du sang nouveau à l’école guinéenne et cela passe forcément par le recrutement et la formation des enseignants. Je crois que cet enrôlement est un tournant important pour la prise en charge des enseignants contractuels qui ont longuement servi l’État. En ce qui concerne les enseignants qui n’ont pas eu des récépissés, je leur demande de rester à l’écoute, car avec l’implication de monsieur le préfet, nous avons remonté des doléances pour que leur cas soit traité le plus tôt possible’’, a-t-il mentionné.
Le chef de mission Aboubacar Fofana qui est un agent de la division biométrie au ministère du travail et de la fonction publique, revient sur les différentes étapes de ce processus d’enrôlement biométrique. ‘’Tout d’abord, je salue la qualité de l’accueil et la bonne organisation. Nous avons trois machines, c’est pourquoi, nous avons mis en place trois équipes. Alors, un enseignant qui se présente devant nous devra être muni d’un récépissé de pré-enrôlement et d’une pièce d’identité biométrique, soit la carte d’identité, soit l’extrait d’acte de naissance ou le passeport. Si ces dossiers cités sont au complet, on procède d’abord à photographier le récépissé et automatiquement, l’enseignant en question se retrouve dans nos tablettes. On photographie aussi le reste de ses documents. Ensuite, on prend sa photo faciale et son l’iris de ses yeux pour éviter tout amalgame. Après cette phase, on passe maintenant à la prise de ses empreintes digitales. On prend d’abord les 4 doigts de la main droite et les 4 doigts de la main gauche, puis on prend les 2 pouces. L’enseignant va ensuite signer et pour finir, nous lui délivrons un récépissé qu’il doit garder jalousement’’, a-t-il détaillé.
Gnalén Mady Faro dispense les cours de chimie au collège rural d’Albadariah. Il exprime toute sa satisfaction, après avoir passé avec succès devant la mission. ‘’Je suis plus que satisfait de me voir enfin enrôlé. Je suis aujourd’hui rassuré que ce processus ira jusqu’au bout. Je remercie le gouvernement qui est en train de tenir ses engagements. En tout cas, tous les points qui ont été indiqués dans le protocole d’accord sont en train d’être accomplis et je me réjouis de cela. J’invite l’État à continuer sur cette lancée, afin que nous puissions voir enfin le bout du tunnel dans ce dossier qui n’a fait que trop durer. Personnellement, je suis contractuel depuis 2014. Je compte sur l’État pour la suite du processus’’, s’est-il confié les sourires aux lèvres.
Selon le chef de la mission, son équipe compte boucler l’étape de Kissidougou en seulement deux jours.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.