Du lundi 22 au vendredi 26 avril 2024, s’est tenu à Kindia, l’atelier de relecture du code électoral révisé de 2017. Les travaux dirigés par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, ont connu la participation de plusieurs coalitions politiques, faîtières de la société civile et certains diplomates accrédités en Guinée. Pour le MATD, c’est un pas en avant pour le retour à l’ordre constitutionnel.
72 heures après la clôture des travaux, le parti B.A.G (Bloc pour l’alternance en Guinée) s’est fendu d’une déclaration ce dimanche 28 avril 2024. Déclaration dans laquelle, il a jeté un regard critique sur le fichier électoral qui a cristallisé à ses yeux, la tension politique dans notre pays pendant cinq ans.
‘’Nous avons un fichier électoral qui a cristallisé la tension politique dans notre pays pendant cinq ans et à juste raison puisque, nous le savons tous, il comportait environ 2 millions cinq cent mille électeurs fictifs. Il a été la source de plusieurs manifestations de rue à travers le pays et a causé des morts d’hommes, de perte de temps et des dégâts matériels importants !
On y avait décelé des disparités régionales injustifiées, des mineurs, des décédés, des inscrits qui n’avaient aucune pièce justificative, des citoyens qui avaient plusieurs cartes électorales comme le vice-maire de Kankan. On a encore en mémoire qu’en 2018, les recommandations des experts n’avaient été que partiellement prises en compte’’, rappelle le Bloc pour l’alternance en Guinée.
En 2020, selon le parti dirigé par Abdoulaye Sadjo Barry, le régime d’Alpha Condé s’était fixé pour objectif, le maintien au pouvoir de son homme, avec une Ceni corrompue et un fichier électoral fabriqué à dessein.
‘’C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons que certaines institutions dont la Guinée est membre comme l’UA, la Francophonie, avaient été conduites à bouder le processus et de ne pas envoyer des observateurs pour superviser ces élections. Et certains Guinéens veulent que nous reconduisions ce fichier-là, juste pour gagner du temps, disent-ils ? Ils font quoi de l’aspect sécuritaire et social et des conséquences en vie humaines qui peuvent en découler ?’’, s’interroge cette formation politique.
Malgré toutes les prouesses qui ont suivi, ‘’nous B.A.G considérons que ce document comporte de graves irrégularités et n’inspire pas confiance. Donc, nous au niveau du B.A.G et de la coalition CTPAG, sommes catégoriquement opposés à cette option de reprendre l’ancien fichier électoral ou ses acteurs. Nous sommes opposés à la reconduction, sous quelque forme que ce soit, de cette liste ELECTORALE MORTELLE pour nos compatriotes. C’est d’ailleurs l’avis d’une majorité des Guinéens.
Nous rejetons également les listes électorales antérieures, notamment celles de 2015 et de 2010. Nous voulons aller à des élections transparentes et crédibles avec un fichier neuf, propre et cohérent qui reflète la réalité du terrain, pour garantir un retour paisible à l’ordre constitutionnel’’, lit-on dans cette déclaration.
Par ailleurs, le B.A.G invite les parties politiques à s’unir et faire l’analyse objective de la situation. Pour lui, si la Guinée veut d’une élection propre, elle est obligée de faire un recensement pour établir un fichier correct, qui permettra d’y arriver. ‘’Il ne faut pas surtout refaire mes mêmes erreurs’’, alerte le parti dirigé par Abdoulaye Sadjo Barry.
Madiou BAH.