Le procès de la sage-femme accusée d’avoir refoulé une femme dont la grossesse était à terme à Tamagaly, il y a quelques semaines, s’est poursuivi encore ce mardi 16 avril 2024, au tribunal de première instance de Mamou, avant d’être de nouveau renvoyé.
Cette audience qui était consacrée aux réquisitions et plaidoiries, s’est déroulée en présence d’une centaine de personnes et d’une forte délégation composée des sages du district de Tamagaly, sous-préfecture de Konkouré, préfecture de Mamou.
Dans la salle, le juge audiencier Abdoulaye Morlaye Soumah a donné la parole au ministère public pour ses réquisitions dans cette affaire. Celui-ci a requis 6 mois assortis de sursis et 3 000 000 de francs guinéens comme amende. Une demande à laquelle la défense s’est catégoriquement opposée, déclarant que dame Aminata Camara, la sage-femme incriminée, bénéficie du pardon de la victime, sa famille et toute la communauté de Tamagaly qui ont d’ailleurs désisté dans cette affaire.
D’argument en argument, la défense a plaidé une circonstance atténuante auprès du tribunal en faveur de sa clientèle, demandant à retenir les charges de 1 mois assorti de sursis et le payement d’un montant de 500 000 francs guinéens comme amande.
Le juge, après avoir entendu les deux parties au procès, a encore renvoyé l’affaire au 30 avril 2024 pour décision être rendue. Au sortir de la salle, l’avocat de la sage-femme maître Keita Abdoulaye a livré sa lecture.
‘’Vous avez suivi dans ses réquisitions, le ministère public a demandé 6 mois assortis de sursis et 3 000 000 d’amande. Et quant à la défense, celle-ci a dit que le ministère public est passé à côté, au moins, 1 mois assorti de sursis et 500 000 francs guinéens comme amande. Et dans les plaidoiries, j’ai demandé les circonstances atténuantes, parce que les faits étaient si graves. Ça, il faut le reconnaître, en tant qu’avocat de la défense. Mais le droit, c’est erratique, ça, il faut dire la vérité.
Donc, à l’issue de ces faits, j’ai demandé les circonstances atténuantes, pour qu’on puisse la relaxer purement et simplement. Mais j’étais surpris de voir le président du tribunal renvoyer à deux semaines pour la décision être rendue. Dans mes plaidoiries, j’avais demandé au tribunal de prendre la décision sur le champ. Mais comme vous le savez, c’est le président qui est souverain, il est autonome et indépendant. Il peut renvoyer à un mois, à deux mois, trois mois ou encore deux jours. S’il faut même quatre heures de temps pour délibérer. C’est pourquoi, dans la salle, vous avez suivi, il a renvoyé le procès le 30 avril pour décision être rendue dans cette affaire’’, a-t-il rapporté.
Depuis Mamou, Ibrahima Molota SOUMAH, pour Lerevelateur224.com.
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