Les cas de suicides prennent une allure inquiétante à Kissidougou. Le drame de ce vendredi 12 avril 2024 s’est produit dans l’enceinte même du cimetière central de la ville, localisé au quartier Sogbè 1. Cet énième suicide intervient une semaine seulement après le dernier survenu au quartier Sogbè 3.
Cette fois-ci, il s’agit d’un jeune homme non identifié, âgé d’une vingtaine d’années dont le corps sans vie a été retrouvé pendu sur la branche d’un arbre à l’aide d’une corde au cimetière de Sogbè 1. Ce sont des enfants venus cueillir les mangues dans les parages qui ont fait cette découverte macabre. Yirassy Keita, apprenti mécanicien et âgé de 17 ans, fut la première personne à remarquer un corps pendu.
‘’Ce vendredi matin, j’étais venu cueillir des mangues en compagnie de deux de mes amis. Nous avons escaladé les murs pour descendre dans la cour du cimetière. Comme moi j’étais devant les autres, j’ai vu un homme qui était pendu à la branche d’un manguier. J’étais pris de peur, car c’est pour moi la première fois de voir cela. Aussitôt, j’ai couru pour sauter les murs et mes amis m’ont suivi en courant aussi. Quand nous avons quitté la cour du cimetière, mes amis m’ont demandé de leur dire ce que j’ai vu. Alors je leur ai dit que j’avais vu un homme qui était pendu. Directement, nous sommes partis informer le chef-secteur qui, à son tour, nous a conduit chez le chef de quartier’’, a-t-il raconté tremblant de peur.
Présent sur les lieux du drame, Lamine Touré, président du conseil de quartier Sogbè 1, revient sur les dispositions prises à son niveau pour gérer cette situation.
‘’Effectivement, ce matin, le chef du secteur 4 m’a demandé au téléphone de le rejoindre immédiatement chez lui. Arrivé là, il m’a présenté ces 3 enfants qui m’ont raconté ce qu’ils avaient vu. Alors, je me suis rendu moi-même au cimetière pour constater les faits. Donc, j’ai conduit les enfants chez le procureur qui a directement mis à ma disposition des policiers pour les premières investigations. Alors, les policiers et le médecin légiste ont fait leurs constats d’usage. Mais jusqu’à présent, personne ne s’est déclaré comme parent ou proche de la victime, sauf un jeune qui dit l’avoir vu une fois au carrefour Katouba. Je rappelle que la victime n’avait pas de téléphone sur lui, mais par contre nous avons trouvé un bout de papier comportant des écritures en arabe. Si on ne retrouve pas sa famille, nous allons suivre les instructions des autorités pour la suite. En tout cas, je peux dire que c’est la première fois qu’un tel cas se produise au cimetière de Sogbè 1’’, a-t-il précisé.
Ainsi, suite à une longue période d’analyse sur le corps de la victime, docteur Siaka Doukouré, le médecin légiste du district sanitaire de Kissidougou a, comme toujours en pareille circonstance, fait une déclaration à la presse locale.
‘’Nous avons trouvé un corps inerte qui était pendu à l’aide d’une corde. Alors, l’effet de la corde a provoqué la luxation du coup. Egalement, nous avons remarqué une propulsion linguale, mais la victime ne portait aucun signe de sévices corporelles. Vous avez certainement remarqué qu’il saignait au niveau des orteils, alors, cela est dû à sa lutte contre la mort, il a ainsi tenté de déposer vainement ses pieds à terre, mais les orteils se frottaient contre la terre. C’est vraiment déplorable’’, a-t-il dressé.
Selon certaines personnes qui ont préféré garder l’anonymat, cet homme ressemble à quelqu’un qui a une dépression mentale. Ces personnes témoignent l’avoir vu à plusieurs reprises faire les va-et-vient entre le cimetière et la station mobile de Sogbè 3, toujours portant les mêmes habits.
À noter que beaucoup d’observateurs se demandent quel lien existerait-il entre ces cas de suicide et le vendredi ? Surtout que les trois derniers cas de suicides à Kissidougou se sont toujours produits les vendredis.
Depuis Kissidougou, Ousmane Nino SYLLA, pour Lerevelateur224.com.
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