Le mois de Ramadan est une période pendant laquelle, les fidèles musulmans s’abstiennent de boire et de manger. En cette période, elles sont nombreuses ces femmes fidèles qui, à la fois, s’occupent des activités administratives, mais aussi de leurs foyers respectifs.
A N’Zérékoré, certaines femmes rencontrées, demandent au gouvernement de réduire le temps de travail pendant ce moment exceptionnel.
‘’J’avoue que c’est vraiment difficile. Vous n’êtes pas sans savoir qu’on a 8h de temps de travail dans l’administration. C’est-à-dire, on commence le travail à 8h et on arrête à 16h. C’est à cette heure que nous descendons pour aller s’occuper du foyer. Nous ne sommes pas comme les autres qui sont dans le privé, qui ont assez de temps pour la maison. Nous, c’est à partir de 16h qu’on part au marché pour faire les achats pour la maison et nous pouvons rester dans la cuisine jusqu’à 20h ou plus suivi de la prière. Et le matin, on se lève à 4h pour s’occuper du déjeuner de la famille. Ce qui veut dire qu’on n’a pas droit au sommeil, si on veut être à l’heure au travail. Vraiment, on n’a pas le choix, sinon, c’est pas facile’’, se lamente dame Fatoumata Cissé, en service à l’hôpital régional de N’Zérékoré.
Pour atténuer leurs charges pendant cette période exceptionnelle qui est le mois de Ramadan, elle plaide auprès des autorités, de voir les difficultés que traversent ces femmes.
‘’Je sais que je ne suis seule dans cette situation, il y a beaucoup de femmes qui travaillent à l’hôpital ou dans les institutions qui sont musulmanes. Si l’Etat pouvait revoir cette situation en votant une loi permettant de réduire le temps de travail des femmes pendant le mois de Ramadan, pour qu’on puisse mieux s’occuper de la famille, ça, au moins, ça pouvait nous soulager, puisque la Guinée est un pays laïque’’, lance-t-elle.
Pour cette autre dame, seul le courage peut faire l’affaire, sinon, c’est très difficile pour répondre exactement aux besoins de ces deux activités.
‘’Ce n’est pas facile, mais on arrive à joindre les deux bouts. Les activités de l’administration et celles du foyer se situent sur un programme bien précis, car il faut en même temps aimer son métier et son foyer. Si on aime quelque chose, on peut tenir. Moi par exemple, je suis mère de plus de 5 enfants et d’autres comme c’est la famille africaine. Donc dès 4h, je suis sur pieds. Il faut préparer la nourriture de la famille, il faut préparer les enfants pour les déposer dans leurs écoles respectives pour que 8h- 45mn me trouve au travail. Et là-bas, on n’a même pas un petit temps de repos. Après le staff, ce sont des consultations et après ça, il y a des urgences pour le bloc. Si on arrête très tôt, c’est à 18h, sinon le travail peut continuer jusqu’à 22h, parce que aimer son foyer c’est bon, mais aussi sauver les vies est ma pension. Donc, rester à travailler jusqu’à 22h pendant le mois de Ramadan, c’est tout a fait compliqué. C’est le quotidien, mais seulement avec le mois saint c’est difficile’’, soutient Nafadima Diawara, médecin cheffe de la maternité de l’hôpital régional de la place.
Depuis N’Zérékoré, JOB BEAVOGUI, pour Lerevelateur224.com.