Depuis l’explosion du dépôt central des hydrocarbures à Kaloum, dans la capitale Guinéenne, les populations de N’Zérékoré continuent de subir les conséquences, mais cette fois-ci occasionnées par la mauvaise gestion de la vente du carburant dans la commune urbaine par endroit.
Il suffit de faire un tour pour voir le comportement des gérants de stations-services qui, au profit de leurs intérêts, préfèrent servir les bidons que les engins roulants.
Nous sommes à la station-service de Mohomou, non loin de la siérie. Ici, les détenteurs d’engins roulants sur une file d’attente, disposés au soleil et surfacturés, sont omis au profit de ceux qui détiennent des bidons. Une chose que détestent les citoyens trouvés sur les lieux ce jeudi 07 mars 2024.
‘’Ça se passe dans les mauvaises conditions ici, parce depuis 6h du matin on est là aujourd’hui. Quand on sert trois motos, ils servent 5 bidons. Donc, on est resté comme ça, comme on a crié, ils ont vu maintenant que la population est en colère, ils sont rentrés se voir pour nous dire d’aller, c’est maintenant demain avant de servir. Dès qu’on quitte, ils vont encore rouvrir les mêmes pompes pour recommencer à servir les bidons. Et au-delà de ça, ils nous disent d’ajouter 3000 GNF avant d’avoir 3 litres, alors que l’Etat n’a ajouté même un franc comme augmentation. Donc, vaut mieux d’aller acheter dans les marchés noirs. Ils nous ont même dit qu’ils gagnent sur les bidons plus que sur les engins roulants, que s’ils remplissent un bidon, ils gagnent 20.000 GNF de plus.
Nous les motards, on les donne 3000 GNF, 5000, pour avoir 3 litres ou 5 litres. Malgré tout ça, on n’est pas satisfaits. On a accepté toutes ces conditions, mais jusqu’à présent, ça ne va pas’’, dénonce Mohamed Camara.
Comme notre premier interlocuteur, les signes de désolation se lisaient sur le visage cet autre citoyen venu se procurer du carburant.
‘’On comprend que dans les autres régions, le carburant est bien géré, mais chez nous, c’est le contraire. Tout de suite, on est sous le chaud soleil et vous-même vous êtes en train de subir les conséquences. Le stationnaire qui est là a commencé à servir et il y a des bidons qui sont alignés. Il sert les gens qui ont des bidons flagramment et en pleine journée, sans avoir peur. Donc, il faudrait que cette corruption cesse. Qu’on sache qu’on est tous guinéens et qu’on arrête vraiment des comportements qui ne sont citoyens, parce que si l’Etat s’est engagé à emmener le carburant, moi, je pense que c’est pour tout le monde. Et ils vont servir des bidons pour aller revendre à 25.000 GNFQ, pour aller vendre à 40.000 GNF et plus que ça, ce n’est pas bon’’, déplore Pépé Touaro.
Face à ces irrégularités qui se font sentir dans les stations-services par endroit dans la ville de N’Zérékoré, ces citoyens attirent l’attention des autorités de la place sur cette triste réalité.
‘’On plaide les autorités de venir veiller désormais sur les pompistes qui s’adonnent aux pratiques interdites, qu’elles arrêtent et interdisent aussi des gens qui envoient des bidons devant les détenteurs des engins roulants. On est en train de subir très lourdement les conséquences jusqu’à présent dans la ville de N’Zérékoré’’, plaide Pépé Touaro
‘’Nous sollicitons auprès des autorités, de suivre les stations-là à la norme. Maintenant, c’est devenu de la corruption. Dans les autres villes, il y a l’essence, mais à N’Zérékoré ici, ça ne va pas, ils n’ont qu’à nous aider, sinon, ce n’est pas bon’’, insiste Mohamed Camara
Conscient des mauvaises habitudes des gérants de stations, l’inspecteur des hydrocarbures présent au moment des faits, n’est pas resté bras croisé.
‘’J’ai pris le jour d’aujourd’hui, étant le représentant de la SONAP qui donne toujours l’ordre dans les différentes stations-services, pour venir interdire les bidons comme indiqué par le gouvernement. Et les pompistes, et les s, c’est dans ça ils profitent pour servir les bidons en mettant les différentes sommes. C’est pourquoi, mon premier travail c’était de saccager les bidons, parce qu’ils servaient les bidons et laissaient les motos et les voitures. Je vais toujours avec mes collègues de travail de la SONAP, veiller dans les différentes stations-services, pour vraiment éviter de servir dans les bidons, parce que cela a été formellement interdit par le gouvernement dans le cas où il y a la crise, s’il n’y a pas de crise, oui, on peut les accepter en respectant aussi le prix normal sur le marché noir, c’est-à-dire, de maintenir 1000 GNF de différence à la pompe, c’est ce qui a été recommandé’’, a promis Alexandre Kèblé Haba, inspecteur des hydrocarbures, en même temps représentant de la SONAP à Macenta.
Depuis N’Zérékoré, JOB BEAVOGUI, pour Lerevelateur224.com.