Le capitaine Ibrahim Traoré vient de franchir le Rubicon dans son soutien à la junte nigérienne face à la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel. En effet, de sources concordantes, 75 soldats burkinabè ont été déployés à Tillia, localité située dans la zone des trois frontières.
En décidant d’envoyer des éléments de l’armée burkinabè au Niger, le capitaine Ibrahim Traoré fait du Burkina Faso un pays belligérant dans la crise opposant le Niger à l’ensemble des États membres de l’institution sous-régionale. Au-delà de ce fait gravissime, le Président de la Transition burkinabè expose dangereusement la vie des 75 militaires; ils risquent de se faire massacrer dans la zone des trois frontières qui constituent l’épicentre du terrorisme au Sahel. On se rappelle que le 21 mars 2012,l’Etat islamique avait tué 137 militaires nigériens dans cette même zone à haut risque relevant de la région de Tahoua.
Depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023, les putschistes nigériens ont désengagé les troupes qui étaient sur le front antiterroriste pour les cantonner à Niamey afin de sécuriser leur pouvoir. Alors au nom de quoi des militaires burkinabés vont être mobilisés pour défendre une position que l’armée nigérienne a abandonnée avec tous les risques de subir un massacre comme à Déou, Oursi, Foutouri et plus récemment Kombri massacre. Envoyer des soldats à l’abattoir pour satisfaire les desiderata d’un Chef est une attitude révoltante pour toute conscience éclairée.
Jusqu’où ira le capitaine Ibrahim Traoré dans sa folie meurtrière pour le Burkina, son armée et son peuple?
Anatole Tiendrebeogo alias Anat.